L’inoubliable Train Bleu

Ou comment les trains de nuit sont passés en voie de disparition

Rapprochons-nous tranquillement de la capitale lombarde en montant à bord d’un train mythique disparu : le Train Bleu. Son histoire épouse celle des trains de nuit, de leur gloire à leur déclin. Tout commence en 1883. Quelques mois à peine après le lancement de l’Orient-Express, la Compagnie des Wagons-Lits décide de relier Calais à Rome en passant par Nice. Si son trajet va évoluer au gré des années qui suivent pour s’arrêter à Vintimille, c’est véritablement à la fin de la Première Guerre Mondiale, avec l’emballement des années folles que sa légende va s’installer durablement.

L’enjeu est alors de taille. La France veut développer le potentiel touristique de la Côte d’Azur et le nouveau Train Bleu présenté aux voyageurs, va en devenir le meilleur des ambassadeurs. A bord, c’est une expérience luxueuse qui est proposée pour l’époque : chambres privatives, draps impeccables, matelas douillets, éclairage étudié, chauffage efficace, salle de bain, wagon-restaurant digne de ce nom. Un peu comme ce à quoi nous travaillons chez Midnight Trains, aujourd’hui, à la différence que notre ambition n’est pas de créer une compagnie de luxe mais de repenser les standards de l’expérience du train de nuit.

Le succès est au rendez-vous et les années passant, nombre de personnalités en deviennent des habitués tels que Sacha Guitry, Marlène Dietrich, le prince Aga Khan ou encore Grace Kelly, qui devait l’emprunter le soir où elle est tragiquement décédée. D’autres de ses illustres passagers vont contribuer à écrire son mythe : Jean Cocteau signera le livret du ballet Le Train Bleu, dont la costumière ne sera autre que l’intemporelle créatrice française Coco Chanel. Une écrivaine aficionada du décor ferroviaire pour ses romans, décidera aussi de loger l’intrigue d’un de ses polars à bord de ce train : dans Le Train Bleu, Agatha Christie affûte les sens d’enquêteur d’Hercule Poirot, quelques années avant qu’il ne monte à bord de l’Orient-Express où il résoudra le mystère d’un autre crime, passé à la postérité.

Indéniablement, ce train devient une référence internationale et son aura restera intacte jusqu’en 1976 quand, premier signal de son déclin, sa voiture-bar qui faisait son prestige, sera supprimée. Au fil des années qui suivent, les services à bord ne seront pas réinventés et vont aller en se dégradant, tandis que l’arrivée du TGV achèvera de le faire péricliter. Un banal Intercités de nuit viendra alors le remplacer pour assurer la liaison entre Paris et Nice, jusqu’en 2017 où il sera suspendu, avant de ressusciter, il y a quelques mois, sans grandes améliorations de confort toutefois, sur décision du gouvernement français.

La fin du Train Bleu est à l’image du déclin progressif des trains de nuit en France. Toute priorité donnée à la grande vitesse, le plaisir de ce moyen de transport capable comme aucun autre de suspendre le temps, a été relégué au second plan, jusqu’à en arriver à une situation proche de la disparition des trains de nuit. C’est dans ce contexte que Midnight Trains est né : nous sommes déterminés à les réenchanter, au-delà de vos espérances, pour vous proposer une expérience de voyage unique et accessible.


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