Cette semaine, Midnight Weekly pose ses valises en plein cœur de la cité allemande de Francfort. Moins prisée que la gigantesque Berlin ou la paisible Hambourg, cette ville posée sur la rivière Main (à laquelle elle doit son nom complet : Francfort-sur-le-Main) s’avère pourtant être l’un des spots les plus agréables qui soient pour se vider la tête chez nos voisins germains. Troisième ville d’Europe en termes de volumes financiers après Londres et Paris, elle se joue des stéréotypes alliant cette hyperactivité à un mode de vie fait de bonheurs simples, de raffinement et de culture. Cap sur l’autre côté du Rhin !
Une fois n’est pas coutume, on ne commence pas cette visite par le centre-ville. A la place, direction la rive sud du Main, aussi appelée Museumsufer (la rive des musées, en français). Comme son nom l’indique, ce quartier paisible regroupe une importante partie des nombreux musées comme le Deutsches Filminstitut et le Städel. Mais ce n’est pas son principal intérêt dans votre découverte de la ville. Chaque samedi matin, la rive accueille un immense marché aux puces (une passion méconnue des Allemands) qui se prête parfaitement à une longue balade pour ressentir l’ambiance de Francfort.
Maintenant que vous avez fait quelques emplettes et qu’une petite faim vous titille, on fait quelques pas de plus pour s’arrêter au restaurant Emma Metzler. Dirigé par le chef Anton de Bruyn, ce bistrot propose une cuisine aussi créative dans les goûts que soignée dans les présentations. Le beau ne se limite d’ailleurs pas aux assiettes puisque la décoration faite de murs blancs et d'œuvres d’art colorées est un prolongement ou une introduction à la splendeur des collections des musées du quartier. Petit bonus : le personnel est extrêmement attentionné et sympathique.
On retraverse ensuite le Main pour un autre musée : Museum für Moderne Kunst. Sauf que celui-ci, on vous conseille franchement d’y entrer. Et pour cause, il accueille une incroyable collection d'œuvres parmi lesquelles figurent des pièces d’artistes tels que Roy Lichtenstein, Joseph Beuys, Andy Warhol, et Gerhard Richter. Rien que ça. L’architecture originale du bâtiment, que l’on doit à l’architecte viennois Hans Hollering, vaut elle aussi le détour. Elle a d’ailleurs valu au musée le surnom de “morceau de gâteau”. Heureusement, le niveau de la collection est bien supérieur à celui du nickname.
On prend maintenant la direction de la Berger Straße. Longue de trois kilomètres, cette gigantesque rue constitue le meilleur moyen de faire des achats uniques à Francfort. Et pour cause, en plus des magasins classiques, elle abrite des magasins d’usines, des petits créateurs indépendants et des boutiques qui vont de l’original à l’improbable. Bref, il est presque impossible que vous en repartiez les mains vides.
Si vous êtes un aficionado de la gastronomie allemande, la suite de votre après-midi shopping se passera au sein du Kleinmarkthalle. Il s’agit d’un grand marché couvert, situé sur la rue Hasengasse, où plus de soixante étals proposent de la charcuterie locale, des fromages de différents coins du pays et, bien évidemment, une riche sélection de saucisses dont certaines vous étonneront par leur raffinement et leur originalité.
Cette fois, ça y est, il est temps de visiter le centre historique de la ville, le Römerberg. Dans ce quartier où s’alignent des maisons à colombages, bien serrées les unes contre les autres, l’ambiance change radicalement. De l’hôtel de ville qui date de l’an 1405 à la célèbre fontaine de la justice, chaque bâtiment est un voyage dans le temps. C’est aussi l’endroit idéal pour se diriger vers le quartier de Sachsenhausen afin de découvrir la boisson officielle de la ville qui, contre toute attente, n’est pas une bière. Mais un cidre. Appelé Apfelwein, ou Ebbelwoi, il s’agit d’une boisson peu alcoolisée qui ne sera pas sans vous rappeler son homologue breton. Avec une touche germanique qui le rend bien particulier et ouvre l’appétit.
On conclut cette visite de Francfort en s’attablant au restaurant Gustav. Doublement étoilé par le guide Michelin, cet établissement aux prix raisonnables ouvre une fenêtre trop rare sur la cuisine gastronomique allemande. Dans un décor résolument moderniste, on y sert une cuisine qui réexplore des méthodes de cuisson oubliées, des aromates et des herbes à la frontière de l’obscur ainsi que des présentations d’une pureté étonnante. Une véritable expérience à des prix plus que raisonnables pour ce niveau d’excellence.