Entre Midnight Trains et l’Italie, c’est une véritable histoire d’amour. Après des arrêts à Naples, Turin, Pise et Milan, on vous embarque cette fois à Gênes. Moins touristique que ses sœurs, cette ville a toutefois de sérieux arguments pour séduire les amateurs de chill, de street food et d’ambiance de bord de mer. Allez, on balance le guide touristique et les prospectus des musées, vous n’en aurez aucune utilité ici.
La première chose à comprendre sur Gênes, c’est qu’il s’agit de la capitale de la Ligurie. Mal connue des touristes, cette région qui borde la Méditerranée depuis la frontière française est célèbre dans toute la botte pour son art de la détente. On y trouve des dizaines de petites stations balnéaires un peu désuètes où des Italiens prennent le soleil d’un bout à l’autre de l’année au rythme des aperitivo.
Pour avoir une idée de l’ambiance génoise, il vous suffit d’imaginer comment cette culture de la farniente se mélange à l’effervescence inévitable de l’un des plus grands ports du bassin méditerranéen. Gênes est donc une ville où il fait aussi bon se balader sur le magnifique Corso Italia, le magnifique front de mer que de regarder passer la foule assis à la terrasse mal fichue d’une pizzeria coincée entre les pentes de deux carruggi, les ruelles génoises du centre-ville.
Vous l’avez peut-être déjà compris mais on ne visite pas Gênes. On s’y perd. Et pour cause, chaque petite rue de la capitale ligure est l’occasion d’une rencontre, d'une aventure gastronomique ou culturelle. On vous conseille de vous laisser tenter par une farinata (grand classique de cuisine régionale) achetée dans une des nombreuses petites épiceries-traiteurs de la ville. Laissez-vous inspirer par le sourire sympathique du tenancier ou de l’aspect rétro des lieux, vous ne pouvez de toute façon pas vous tromper.
Et si vraiment vous voulez une adresse où vous asseoir, faites un arrêt à Sa Pesta. Installée dans un magnifique bâtiment au charme suranné, cette petite cantine familiale sert l’une des cuisines traditionnelles les plus authentiques de toute la ville. Son nom remonte d’ailleurs à loin puisqu'il fait référence au sel concassé, richesse historique de la République de Gênes du temps de sa gloire.
On reprend notre balade en allant se couper le souffle sur la mythique avenue de la Villa Garibaldi où les palais s'enchaînent dans une débauche de beauté que seule l’Italie sait créer. On décale ensuite vers l’incontournable Via XX Settembre où on aimera s’arrêter pour écouter les musiciens qui jouent à l’ombre des arcades de cette rue à la beauté spectaculaire.
Ceux qui ont envie de quitter un peu l’agitation du centre-ville iront jusqu’à Boccadasse ou Nervi, deux quartiers construits autour d’anciens villages de pêcheurs où l’ambiance change radicalement. Dans l’un comme dans l’autre, on y trouve de merveilleux petits restaurants à la vue aussi inoubliable que le goût des plats de fruits de mer. Si vous choisissez Nervi, ce sera aussi l’occasion de visiter le GAM Modern Art Museum et d’admirer ses 3000 œuvres d’art réunies avec soin par les équipes du musée. De quoi vous plonger dans la puissance de l’art contemporain italien, bien loin des inénarrables œuvres classiques des institutions romaines et florentines.
Il est désormais temps de passer à l’aperitivo que les Génois prétendent volontiers avoir inventé. La tradition est si profondément ancrée dans la culture de la ville qu’il sera probablement difficile de choisir l’endroit où profiter de ce moment sacré. Si on ne devait en choisir qu’un, ce serait quand même probablement La Strambata, proche de la Piazza Nettuno, ou l’Indarsena Oyster Bar, sur les anciens quais de la ville. Le premier vous fera vivre l’une des expériences les plus italiennes de votre vie tandis que le second vous fera redécouvrir le plaisir de manger des huîtres comme on le fait à Gênes, sans chichi et avec l’air de la mer dans les narines.
Côté cuisine, Zena (le nom de la ville en langue ligure) n’a rien à envier aux autres grandes villes transalpines. Pour s’en assurer, on ira finir la journée en s'asseyant à l’une des tables d’Officina 34. Dans une déco indus rehaussée de touches de culture italienne traditionnelle, on y déguste une cuisine où la bistronomie et le savoir-faire des mammas italiennes se nourrissent mutuellement pour notre plus grand plaisir. Il ne vous reste plus désormais qu’à retourner vous nourrir de l’agitation colorée du centre-ville pour un dernier verre.