Midnight Weekly pose ses valises dans une ville dont tout le monde connait le nom mais que peu de gens ont visitée : la belle Vérone. Connue pour être le théâtre de la célébrissime pièce de Shakespeare Roméo et Juliette, mais aussi pour être “la ville où tout le monde se déteste” dans la comédie musicale du même nom, c’est surtout une destination exceptionnelle pour un week-end. Allez, après Leipzig, Sarajevo et Manchester, on prend la direction de la ville des amoureux.
Comme toujours, notre visite hebdomadaire commence dans le vieux centre de la ville. Et celui de Vérone n’est pas des moindres. Véritable joyau de l’architecture italienne, celui-ci conjugue tout ce qui fait la beauté légendaire des villes italiennes. C’est notamment dans cette zone que vous aurez l’occasion d’admirer la splendide Tour des Lamberti qui domine la vieille ville du haut de ses 84 mètres. Au hasard des rues, vous aurez peut-être aussi la chance de voir la maison considérée comme celle de Juliette Capulet, sous le balcon de laquelle Roméo aurait fait sa fameuse déclaration d’amour. Faites aussi un tour par la Piazza delle Erbe dont le marché coloré vaut franchement le détour.
Maintenant que vous avez vu le cœur de Vérone, il est temps de changer de point de vue. Et pour ça, rien de mieux que de vous enfoncer sous la terre. Comme la plupart des antiques cités italiennes, l’ancienne concurrente de Venise abrite un incroyable sous-sol rempli des vestiges des anciennes versions d’elle-même. Sobrement appelée Verona Underground, ce parcours étonnant vous donnera la sensation de remonter le temps d’une bien belle manière. Attention toutefois, ce n’est pas conseillé pour les plus claustrophobes d’entre vous. Une fois de retour à la surface la tête chargée de souvenirs du passé glorieux de Vérone, on ne peut que vous conseiller de vous arrêter Piazza San Zeno où se tient chaque dimanche un marché aux puces qui finira de vous donner une autre vision de la ville.
Ce n’est pas un secret, la gastronomie italienne, même la plus populaire, est un enchantement permanent. Et comme il est grand temps de déjeuner, on s’arrête à l’une des tables du restaurant Il Cenacolo. Véritable institution de la ville installée dans un palais pluri-centenaire depuis les années 1980, cet établissement propose une cuisine véronaise ultra traditionnelle basée sur des produits frais et locaux. Petit conseil : donnez une chance aux deux spécialités des lieux, les tortellini di Valeggio et le risotto all'Amarone della Valpolicella, cuisiné avec du vin du même nom.
D’ailleurs, notre prochain arrêt se situe à Valpolicella. Il s’agit tout simplement d’une petite bourgade située à l’extérieur de Vérone que les amateurs de vin italien connaissent déjà sûrement. Pourquoi là-bas ? Parce qu’on y trouve de magnifiques champs de vignes qui produisent des vins aussi intéressants que méconnus du grand public, y compris d’une bonne partie des Italiens. Pour en profiter, on ne peut que vous conseiller de vous offrir une grande balade à vélo suivie d’une dégustation de vins dans l’une des nombreuses caves du coin. Ne faites pas ça dans le sens inverse, on ne sait jamais.
Retour à Vérone même pour se plonger dans une dimension sous-estimée de la ville, son amour de l’art moderne. Pour ça, on s’arrête dans deux galeries particulièrement novatrices, à commencer par la FaMa Gallery. Considérée par sa directrice, Masha Facchini, comme le “nexus” de l’art contemporain à Vérone, ce lieu s’est donné pour mission de réunir en son sein le travail des artistes les plus brillants de la scène artistique, les collections les plus folles d’Italie et les expositions les plus créatives du moment. La bonne nouvelle, c’est qu’il y arrive très bien. Si vous n’êtes pas rassasié en art, on file ensuite vers le Studio la Città. Situé légèrement en dehors du centre de la ville, il a été conçu pour accueillir les travaux artistiques de grande taille, qu’il s’agisse d’installations sculpturales, multimédias ou photographiques. Un passage obligatoire pour les passionnés du genre.
On conclut cette journée en s’installant à la Casa Perbellini. C’est là que le chef doublement étoilé au Michelin, Giancarlo Perbellini, a décidé de marier sa cuisine de haut-vol avec une ambiance volontairement informelle, loin de ce qui se fait dans les tables gastronomiques un peu guindées. Pour renforcer encore ce contraste, le chef a d’ailleurs misé sur une cuisine ouverte au milieu de la salle. Une rareté qui donne à tous les convives l’impression qu’ils dégustent leur incroyable tartare de bar (c’est en tout cas notre recommandation) dans le confort de leur salon. La seule véritable différence, c’est que rares sont ceux qui ont une sélection de vins aussi pointue que celle de la Casa Perbellini. Après tout, c’est peut-être ça le véritable amour à la véronaise, une belle table partagée avec une belle compagnie.