Comme chaque semaine, Midnight Weekly vous fait visiter une ville européenne à sa manière. Et pour cette édition, nous avons posé nos valises à La Valette. Minuscule capitale de l'État de Malte, situé au sud de la Sicile, elle compte moins de 6000 habitants. Bien moins vaste que Sarajevo, Manchester ou même Cadix, sa petite taille ne l’empêche pas d’être une splendide destination pour un week-end de détente ensoleillée. Allez, on met un maillot dans son sac à dos et on prévoit une bonne dose de crème solaire avant de mettre le cap plein Sud.
La Valette n’est pas une ville comme les autres. En effet, une immense partie de sa toute petite superficie est classée au Patrimoine mondiale de l’Unesco, ce qui en fait une ville-musée avec l’une des concentrations de bâtiments classés les plus fortes de la planète. Ainsi, que vous arriviez en bâteau ou par voie terrestre depuis une autre partie de Malte, impossible de ne pas être ébloui par la splendeur de cette ville à l’histoire hors-du-commun.
Vous nous connaissez, chez Midnight Weekly, on passe rarement notre temps à vous envoyer visiter des musées et de vieux palais parce que les guides touristiques le font déjà très bien. Ici, pourtant, impossible de ne pas vous conseiller de vous arrêter à la co-cathédrale Saint-Jean et au Palais des Grands Maîtres, tous les deux liés au célébrissime ordre des Chevaliers de Malte qui régna longtemps sur la ville. La première est un chef-d’œuvre baroque où des piliers couverts d’or veillent sur les tombes des guerriers hospitaliers. Le second accueille aujourd’hui la présidence du pays, ce qui en fait l’un des rares lieux de gouvernement ouvert au public. Deux splendeurs à ne rater sous aucun prétexte.
On continue notre balade par un tour dans la grande artère commerciale de la ville, Republic Street. Étonnamment préservée des affres du tourisme, on s’y promène en flânant lentement parmi les échoppes d’artisanat local et les terrasses de café où prendre une pause bien méritée après quelques heures sous le soleil de plomb de La Valette. Mais surtout, c’est elle qui va nous conduire jusqu’au lieu de notre déjeuner du jour : le charmant Guzé Bistro. Caché à l’intérieur de murs vieux du 16e siècle, on y déguste une cuisine où toutes les influences de Malte - Grèce, Italie, Afrique du Nord, Turquie - se retrouvent avec finesse dans un décor de pierres et de bois bruts. Petit coup de cœur pour le poulpe pêché du jour.
On quitte maintenant le centre de La Valette pour découvrir la partie la plus underground de la ville. Car si La Valette est un musée à ciel ouvert, cela n’empêche pas sa jeunesse de faire preuve de créativité et de talent. Evidemment dans un endroit comme celui-là, le street art ne se dévoile pas facilement. Pour en profiter, il faudra donc vous rendre dans les quartiers où vivent vraiment les Maltais comme Pembroke et Marsaskala qui recèlent de magnifiques fresques mais dont l’exploration tient parfois de l’Urbex. Enfin, faites un petit détour par le skatepark de L-Imsida. Perché au-dessus d’une mer bleue turquoise, il est devenu l’un des lieux d’expressions favoris des street artistes de la ville. Un contraste aussi saisissant qu’étonnant.
On se dirige maintenant vers l’un des endroits les plus étonnants de La Valette : les Lascaris War Rooms. Il s’agit du complexe souterrain depuis lequel la défense de Malte a été organisée durant la Seconde Guerre mondiale. Autrefois ultra secret, il se visite aujourd’hui, encore rempli de plans de batailles maritimes accrochés aux murs et de cartes stratégiques sur lesquelles les militaires déplaçaient leurs forces pour remporter la victoire contre l’envahisseur.
On quitte un tunnel pour en visiter un autre, celui où se trouve la salle principale du restaurant Rampila. Également doté d’un excellent bar à vins et d’une terrasse à la vue éblouissante, cet établissement est l’endroit idéal pour finir une journée à La Valette. On y dîne d’une cuisine maltaise fine et légère dans laquelle tout le pourtour méditerranéen à son mot à dire. Mais surtout, Rempila propose une sélection de vins locaux et internationaux qui saura satisfaire même les plus exigeants. Si nous n’avions qu’une suggestion, ce serait de laisser leur chance aux élixirs originaires de Mdina, l’ancienne capitale du pays, qui a su apporter quelque chose de nouveau aux cépages français qu’elle exploite.