“Et si l’Intercités et son allure sereine et active sans être frénétique, était justement une bonne métaphore de cette question du train de la vie? En épurant les wagons en trop. Ceux que l’on n’a pas à porter. Pas pour aller frénétiquement vite comme dans un TGV, mais au contraire, pour trouver une allure. La sienne”. Ces mots sont de David Medioni, auteur de l’inspirant livre Être en train, et qui croisait récemment sa vision de la vie à bord d’un train avec celle d’Adrien Aumont, l’un des deux cofondateurs de Midnight Trains.
David Medioni touche ici à une question d’une grande justesse. Et si sa comparaison implique le TGV, il aurait tout autant pu pointer l’illusion de rapidité vendue par l’aviation commerciale, puisqu’un vol d’une heure nous prend en réalité bien souvent quatre heures de notre temps, porte-à-porte, sans parler d’une expérience voyageur tout en stress et inconfort. En créant Midnight Trains, nous avons décidé d’en prendre le contre-pied.
Car dans un monde qui a érigé la vitesse en luxe absolu, prenons-nous encore le temps de nous comporter autrement que comme des FOMO, ces individus souffrant du symptôme de la peur permanente de rater quelque chose ? Aller vite, courir, serait devenu l’assurance de vivre tout ce que nous avons à vivre. Et dans cette précipitation infinie, est-il encore possible de trouver le recul essentiel pour définir ce qui nous est véritablement indispensable, vital, pour nous accomplir ?
David Medioni nous invite à trouver notre allure de vie, convaincu que le train est encore de ces rares espaces où nous avons le loisir de suspendre le temps aussi longtemps que le trajet durera, pour nous recentrer sur ce qui nous importe vraiment.
En regardant le paysage défiler, en observant nos compagnons de route d’un jour ou d’une nuit, en prenant le temps de nous ennuyer, l’habitacle ferroviaire peut nous offrir une pause rare dans nos sociétés empressées et pressantes. Pour créer les conditions précieuses à cet état d’esprit, usez des règles à bord jusqu’à votre destination pour refuser de déranger vos voisins en répondant au téléphone, prétextez l’absence de prise pour pouvoir répondre à un des ces énièmes mails urgents, ou encore transformez le mode avion en mode train, grâce à un tunnel espièglement long.
N’est-ce pas là un sas de décompression idéal avant le début de vacances dans la contrée rêvée, espérée, au long des semaines qui ont précédé votre mise en congé? Entrez-y donc pleinement et profitez de la lenteur du train à bord duquel vous êtes pour en tirer tous les bénéfices ! C’est aussi là ce que nous espérons vous assurer à bord de nos trains qui vous permettront de quitter une ville pour vous réveiller dans un tout autre univers, l’air de rien, au matin suivant.
Alors que l’été peut nous donner l’occasion de monter à bord d’un train, gardons à l’esprit que “la puissance d’un trajet en train, c’est qu’il nous renvoie à nous-mêmes et, par métaphore, au train de notre propre vie. A son allure. A ses wagons, chargés ou légers. Emplis de voyageurs, ou vides. Au bruit, ou au silence. Cela nous invite à regarder l’intérieur de nos wagons. A ouvrir telle porte et à se confronter à ce que l’on trouve derrière”, comme nous le rappelle encore David Medioni.