Tågskryt ou littéralement, la fierté de prendre le train. Un néologisme qui fait suite à un autre mot de notre époque, flygskam, lui aussi venu de Suède, et définissant la honte de prendre l’avion. Comment en est-on donc arriver à créer des mots pour définir ces sentiments si forts ?
Tout commence sans doute avec une conjonction d’événements. Alors que le dérèglement climatique est devenu une réalité dont les effets sont impossibles à nier désormais, la jeunesse mondiale se mobilise progressivement pour exiger la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Et c’est une jeune Suédoise, l’activiste Greta Thunberg, qui va en devenir la pasionaria globale. Pour elle comme pour toutes celles et tous ceux qui manifestent, il n’y a plus un instant à perdre pour mettre en œuvre tout ce qui peut encore éviter le pire.
Et à ce titre, l’aviation va devenir l’une des bêtes noires du mouvement Fridays For Future. Après des années de démultiplication des liaisons low-cost aériennes, avec pour conséquence une explosion de la pollution générée par ce mode de transport, la jeunesse mobilisée pour le climat oppose un droit d’inventaire. Pour elle, il est grand temps de préférer le train.
Parallèlement, depuis plusieurs années, une eurodéputée se démène pour promouvoir le retour des trains de nuit en Europe. Karima Delli ne se résout pas en effet à voir les lignes nocturnes fermer les unes après les autres, comme cela a été notamment le cas en France. Sa mobilisation comme celle de plusieurs de ses collègues finira par payer, alors que les citoyens sont de plus en plus nombreux à s’opposer à la fermeture des lignes de trains de nuit.
C’est dans ce contexte qu’après des années de déliquescence et d’abandon par nombre de compagnies ferroviaires nationales, les trains de nuit opèrent un retour en grâce aussi indispensable que méthodique. Car les fermetures de ligne n’ont pas éteint la puissance évocatrice que les trains de nuit gardent encore dans l’inconscient collectif, fort des souvenirs impérissables de l’Orient-Express, du Train Bleu ou encore des Trenhotel espagnols.
Pourtant, il faut aller plus loin que cette douce mélancolie d’une mythologie surannée pour achever cette résurrection nécessaire des voyages ferroviaires nocturnes. C’est ce qui nous anime chez Midnight Trains, car comme le disait Albert Camus, “les mythes n’ont pas de vie par eux-mêmes, ils attendent que nous les incarnions. Qu’un seul homme au monde réponde à leur appel, et ils nous offrent leur sève intacte”.
En travaillant à vous accueillir à bord de nos trains en 2024, nous avons à cœur de réenchanter l’expérience des trains de nuit, pour vous la rendre aussi confortable que durable. De quoi vous donner envie d’apprendre à prononcer impeccablement ce doux mot de tågskryt, pour décrire entre autres choses, ce que vous pourriez alors ressentir.