A l’image des berges du détroit du Bosphore qui se font face ou s’embrassent, tout est là question de point de vue, Istanbul est un des points les plus emblématiques de la frontière entre l’Europe et l’Asie. Tour à tour appelée Byzance et Constantinople, avant sa dénomination actuelle, cette ville a été au cœur de nombre d’ambitions, au fil des siècles, et son visage n’en garde que mieux la richesse des traits qui l’ont ainsi dessinée. Terminus de l’Orient-Express en son temps, on vous y emmène pour une visite autrement plus contemporaine.
Et parce que ce détroit est au cœur de l’histoire de la ville, pourquoi pas commencer votre exploration en vous familiarisant avec ses contours ? Pour le traverser, rien de plus simple que d’emprunter un vapur, ces bateaux qui en un rien de temps, vous font passer d’un continent à l’autre. Vous avez le pied marin ? Optez sans hésiter pour une option plus riche en émotions encore : embarquez en direction de la colline d’Eyüp, refuge de lumière rendu célèbre par l’écrivain Pierre Loti qui y avait ses habitudes. Mieux encore, laissez l’exploration urbaine pour plus tard et mettez le cap sur les îles des Princes, à une trentaine de kilomètres de là, pour vous balader à pied ou en vélo en vous enivrant des parfums des lilas, pistachiers et magnolias qui vivent ici à l’année !
Une fois votre ballet iodé terminé, revenez donc au cœur de la vie stambouliote pour y découvrir son monument le plus fascinant : l’église Sainte-Sophie. A l’image de la ville, ce lieu de culte a oscillé dans sa fonction au gré des convictions religieuses et politiques du moment. De sa création en 537 jusqu’en 1453, elle fut rien de moins que le plus grand édifice de la chrétienté, avant que le sultan Mehmet II ne la transforme en mosquée, jusqu’à ce qu’Atatürk ne décide d’en faire un musée en 1934. Une fois de plus, cela ne devait pas être sa destinée finale : l’an dernier, le président Erdoğan a en effet décidé d’en refaire une mosquée. Jusqu’à quand ? Cette merveille du monde n’aura de cesse d’agiter les ambitions, attachez-vous à celle de l’admirer, de la contempler, c’est sans doute le meilleur des honneurs à lui faire, in fine.
L’architecture historique de la ville pourra continuer à vous faire rêver, comme en découvrant le Palais englouti, témoignage de l’héritage byzantin, ou le Palais de Topkapı, qui fut longtemps la résidence des sultans ottomans. On ne saurait pourtant que trop vous inviter à sentir et ressentir l’atmosphère d’Istanbul au gré de ses rues. Et pour cela, il va sans dire que de se perdre dans le Grand Bazar est un passage obligé : ce sont au moins 4.000 échoppes réparties sur 200.000 m2 qui l’animent, rassemblées par cœur de métier. Envie de ramener quelque chose ? L’art de marchander fera toute la différence, soyez prévenus !
Avant de repartir de la ville, on ne saurait ensuite que trop vous obliger à ne pas déroger à certaines traditions. Et pour commencer, celle du bain turc, de quoi vous détendre et ressortir allégé de toute préoccupation! Plus encore, Istanbul est une ville aux délices infinis. Succombez-y à ses loukoums : chez Hacı Bekir, l’un des plus vieux fabricants stambouliotes, vous en trouverez à la rose, à la menthe ou à la noisette, notamment. Sa streetfood est tout aussi savoureuse, qu’il s’agisse des kumpirs, une pomme de terre fourrée de légumes et de mayonnaise, ou des poissons grillés à déguster en sandwich, non loin du marché aux poissons.
On n’aurait pas oublié quelque chose avant de conclure ? Mais c’est bien sûr! Comment vous inviter à rêver d’Istanbul sans vous inciter à aller découvrir le Pera Palas, vous qui attendez avec impatience le retour des trains de nuit ? Cet hôtel de luxe a été construit par la Compagnie des Wagons-Lits, celle-là même à l’origine de l’Orient-Express, en faisant le premier palace de la ville pour ses passagers aisés. Nous aurons sans doute l’occasion de vous raconter plus en détails tout ce qui s’est joué dans cet hôtel aux fantômes illustres et en attendant d’en savoir plus, il fera une parfaite halte à thé si vous êtes de passage dans la ville !