Adrien Aumont — Nous sommes à la fin du mois de juin 2023 et, deux mois plus tôt, tous les géants nous lâchaient. Les uns après les autres. Pour des raisons encore un peu obscures pour certains d’entre eux. À ce moment-là, nous n’avions plus de financeurs et nos réserves de liquidités étaient presque épuisées. Aujourd’hui, nous avons deux lettres d’intérêt : celle du fonds français qui mènera l’investissement de l’OpCo et celle du fonds public français qui prévoit de se positionner en suiveur du précédent et de la structure qui sera majoritaire dans l’AssetCo. Et nous espérons que ce rôle soit pris par le fonds d’infrastructures venu d’Europe du Nord dont nous avons parlé la semaine dernière. C’est donc avec un attelage plus que solide, peut-être plus encore que celui des géants, que nous préparons notre comité stratégique. Celui durant lequel nous allons demander à nos investisseurs historiques de nous soutenir encore un peu. Jusqu’à la fin de cette levée de fonds.
C’est aussi à ce moment-là, un peu paradoxalement, qu’un géant ressurgit dans notre paysage. Celui qui compte parmi les leaders mondiaux de l’hôtellerie. Mais sans que nous ne le sachions totalement, il n'en a en fait jamais véritablement disparu. Et pour cause, énième petit hasard, quelqu’un chez ce géant a continué à se battre pour nous en interne. Même après le retrait des dirigeants du groupe, cette personne a donc continué à œuvrer dans notre sens. À sa manière, elle a maintenu Midnight Trains en vie dans ses rangs. Jusqu’à ce qu’elle réalise avec ses équipes, toutes volontaires pour travailler avec nous, qu’elle pouvait nous accompagner sur les questions d’hospitalité et de distribution. Sans passer par les grands patrons du groupe. Mieux encore, elle peut nous émettre une lettre d’intérêt précisant ces détails. C’est un très beau nom, qui vient solidifier encore notre dossier. Qui refuserait le soutien d’un tel poids lourd de l’hôtellerie ? Nous aurons bien le temps plus tard de faire évoluer ce partenariat pour qu’il convienne à tout le monde.
Romain Payet — Lorsque le jour de notre comité arrive, nous sommes confiants. Comme l’a dit Adrien, nous revenons de très loin. Nous avons remonté une équipe après avoir tout perdu ou presque. Une équipe qui, à bien des égards, présente mieux encore que la précédente. Ou, en tout cas, nous correspond mieux. Elle est plus en adéquation avec notre vision de Midnight Trains. Notre comité stratégique a bien conscience de tout cela et, après un examen approfondi de ce nouveau dossier, les membres décident de nous acheter du temps à nouveau. Beaucoup plus que la dernière fois. Jusqu’à la fin du mois de janvier 2024. Ce qui devrait largement nous laisser le temps d’obtenir une réponse positive du fonds d’infrastructures nord-européen, de terminer ce montage et de boucler concrètement la levée de fonds. Nous ne sommes jamais entrés dans les détails mais il y a de nombreuses petites étapes administratives, techniques et financières à régler pour terminer une opération de cette envergure. S’en suivra en toute logique la levée de dette bancaire pour réunir le montant final et lancer la construction des trains. Quoi qu’il en soit, ce témoignage de confiance de nos actionnaires historiques est aussi capital que fondamental. Même s’il reste une part d’incertitude dont nous sommes bien conscients, cela nous apparaît comme le début d’une nouvelle étape.
Nicolas Bargelès — Ce que ne dit pas Romain, c’est que nos investisseurs ne sont pas seulement confiants. Ils sont très excités par tout cela, par ce solide dossier que nous avons réussi à remonter en si peu de temps. En repartant de zéro ou presque. Comme vous, grâce à cette newsletter, ils ont suivi tous les rebondissements de ce financement. Ils connaissent les étapes par lesquelles nous sommes passés. Ils ont vécu les réussites et les difficultés à nos côtés, les petits excès de confiance et les uppercuts au foie que rien ne laissait présager. Toujours est-il que cette nouvelle avancée nous permet de retrouver un peu de sérénité. Aussi longue puisse être la suite, il ne reste qu’à “exécuter”, à faire ce qu’il faut faire pour que les choses aillent au bout. Certes notre premier train ne roulera pas demain, mais le financement prend forme et c’est le principal. Nous sommes donc assurés d’avoir un peu plus de temps devant nous et nous partons tous les trois en vacances sur ce bel accomplissement. Avec le cœur un peu plus léger mais sans oublier qu’il manque toujours une réponse. L’ultime réponse.