Alors, vous les avez vues ces étoiles filantes ? Vous avez pu observer ces petites trainées lumineuses dans l’obscurité qui, l’espace d’un instant, donnent aux êtres humains l’espoir que tout est possible ? Nous, chez Midnight Trains, on l’a fait. On a profité un peu des congés annuels pour lever la tête pour admirer le ciel de nuit, l’infinité de sa profondeur et la beauté sans cesse renouvelée de sa voûte. Mais comme tous les observateurs des astres, nous avons remarqué de petites choses qui se glissaient entre les étoiles. Des planètes bien sûr mais aussi des satellites artificiels dont certains se déguisent en petits soleils lointains ou émettent de longs signaux lumineux. Et puis, bien sûr, nous avons vu des avions. Reconnaissables à leur clignotement régulier et probablement en partance pour des endroits accessibles en train.
Seul problème, aucun de ces aéronefs n’était électrique, et encore moins solaire. Alors non, nous ne sommes pas allés vérifier chacun des moteurs mais, à moins que Bertrand Piccard se soit fait une petite virée nocturne en Solar Impulse 2, nous sommes sûrs de nous. Et pour cause, les échéances de l’avion solaire sont loin, mais alors très très loin, d’être prometteuses. “Sans véritable rupture technologique, une rupture propre évidemment, nous ne serons pas capables de faire voler des avions long-courriers transportant des passagers avec la technologie solaire”, explique Gérard Feldzer, ingénieur, pilote et président d’Aviation Sans Frontières, à propos de l’avenir. Il ajoute : “Or, la dernière véritable rupture technologique de l’aviation a été le Concorde. Il avait coûté, rapporté en euros à notre époque, environ 12 milliards d’euros pour onze ans de recherche et développement. Si on voulait donc créer une technologie de rupture, on peut imaginer qu’elle serait atteignable en investissant environ 25 milliards d’euros sur quinze ans de recherche et développement”. Petit calcul mental : à en croire notre expert, une technologie “propre” — et pourquoi pas solaire — pourrait être disponible à horizon 2048. Soyons beaux joueurs et arrondissons à 2050. Ce sera la première de nos échéances prospectives.
La seconde ne concerne pas les gros porteurs mais, au contraire, les tout petits. Les avions de tourisme ainsi que les appareils assurant des missions de secours, de lutte contre les incendies ou encore de comptage de mammifères marins. Ceux-là pourraient d’ores et déjà fonctionner avec des moteurs électriques rechargés à l’aide de panneaux solaires installés sur les aérodromes d’où ils décollent. Du moins, les technologies sont matures ou presque. A condition d’y mettre l’argent et la volonté politique, Gérard Feldzer estime qu’il ne faudrait pas plus de dix ans pour faire migrer le parc. Peut-être même moins s’il y avait une véritable manifestation d’intérêt des dirigeants français et européens. 2033 donc, 2035 si on est un peu réaliste quant au temps d’action des instances dirigeantes et qu’on voit un peu large. Vous l’aurez compris, nous sommes d’humeur généreuse.
En 2035, lorsque les petits avions seront passés au solaire :
En 2050, lorsque une technologie de rupture propre bouleversera l’aviation :