Il y a des villes dont le nom contient une inexplicable charge de mystère. C’est le cas de Tbilissi, la petite mais surprenante capitale de la République de Géorgie. Après avoir visité ensemble les villes de Malmö, Belfast et Zagreb, on prend donc la direction de ce pays méconnu, coincé entre le Caucase et les bords de la mer Noire. Allez, on s’équipe d’une bonne paire de chaussures, d’un maillot pour profiter des sources thermales et on se prépare à découvrir un endroit unique en son genre.
La première chose qui vous frappera en arrivant à Tbilissi, c’est l’incroyable mélange architectural qui la constitue. Dans cette ville à l’histoire complexe, les bâtiments soviétiques côtoient des rues aux influences haussmanniennes, des constructions de style byzantin, néo-classique ou néo-gothique, ou encore de pures dingueries stylistiques du 21e siècle. Parmi les plus déroutantes, il est inévitable de citer la gigantesque statue Kartlis Deda, une femme en métal de 20 mètres de haut qui surplombe la ville, une épée dans une main et une coupe dans l’autre. Dans un tout autre genre, prenez le temps de passer par le pont de la Liberté et par le pont Baratashvili. Le premier est une pure folie architecturale tandis que le second, dédié au poète du même nom, est peuplé de statues de bronze aux lignes captivantes. Les statues sont d’ailleurs l’une des formes de street art les plus répandues à Tbilissi. Au gré de vos pérégrinations, vous tomberez donc peut-être sur le célèbre changeur d’ampoules, sur le cercle de danseurs célébrant l’ancien rite du printemps ou encore sur l’homme volant jaillissant d’un fourré.
Après cette promenade artistique dans Tbilissi, on s’enfonce dans ses entrailles pour découvrir un endroit étonnant : une ancienne imprimerie clandestine. Cachée dans les tunnels qui courent sous la ville, elle a été utilisée par les Bolchéviques de la première heure pour imprimer des tracts appelant à soutenir leurs idées et à se débarrasser de l’Empire russe alors en place. Parmi eux, se trouvait d’ailleurs un homme que l’on appelait alors Iossif Vissarionovitch Djougachvili. Cela ne vous dit rien ? C’est normal, l’histoire le connaît en fait sous le nom de Joseph Staline. Rien que ça.
On se dirige maintenant vers le restaurant Barbarestan, où nous allons profiter d’un déjeuner traditionnel. Tenu par une famille, cet établissement à la décoration aux frontières du kitsch et du rétro s’est fixé comme mission de faire redécouvrir les recettes compilées par la princesse Barbare Jorjadze au XIXe siècle. C’est donc l’endroit idéal pour s'initier à la très sous-estimée cuisine géorgienne et ses mets aussi originaux que le canard sauce chocolat ou le saumon aux vermicelles noirs. Sans oublier une sélection de vins de Georgie qui, rappelons-le, est souvent considérée comme étant l’une des plus anciennes zones de production viticole au monde."
Après cette célébration des traditions, on poursuit en faisant un arrêt dans l’un des établissements thermaux de Tbilissi. Les bains sont profondément ancrés dans la culture géorgienne puisque le nom même de la ville signifie “source chaude”. C’est donc une excellente manière de se détendre tout en se plongeant dans le quotidien des locaux. En fonction de vos moyens et de vos envies, vous pourrez profiter des établissements les plus populaires (non-mixtes) ou réserver des bassins privatifs pour profiter de ce plaisir ancestral avec vos proches. On vous laisse maître de ce choix.
Maintenant qu’on a le corps et l’esprit relaxés, on s’offre une dernière marche dans la ville pour rejoindre… un hôtel. Mais pas n’importe lequel : le Stamba. Installé dans un bâtiment de style brutaliste qui fut d’abord une distillerie puis une imprimerie, il s’agit d’un lieu protéiforme où la culture est reine. L’époustouflante immensité des lieux n’accueille pas uniquement des chambres. Entre le ciment brut, les structures métalliques et la végétation grimpante, on trouve aussi un musée photographique, des lieux d’exposition, un potager vertical sur sept étages, un casino souterrain, une grande bibliothèque et une piscine de toit. Des espaces multiples qui permettent à l’hôtel Stamba d’accueillir de nombreux événements et performances artistiques. Ne ratez surtout pas cette visite.
La dernière étape de notre visite de Tbilissi est une table, celle du Funicular restaurant. Comme son nom l’indique, il est installé dans le complexe du funiculaire de la ville, au sommet du mont Mtatsminda. La première chose à faire est donc de demander à être installés dans la salle de bal, près des fenêtres, pour profiter de l’éblouissante vue sur toute la ville offerte par le bâtiment construit en 1938. En ce qui concerne la cuisine, il s’agit essentiellement de grands classiques georgiens revisités et modernisés avec talent. Mention spéciale pour le poulet au dambalkhacho, un cottage cheese local, et sa sauce au miel. Enfin, on vous le redit, ne passez pas à côté des vins georgiens.