Le Portugal est en bonne place parmi les destinations que notre compagnie desservira : à bord de nos trains, vous pourrez laisser filer le temps jusqu’à vous réveiller sur les rives du Tage à Lisbonne ou sur celles du Douro à Porto. Si les deux grandes villes lusitaniennes font rêver les voyageurs, tout semble pourtant les opposer à en croire un dicton populaire : “Lisboa diverte-se e o Porto trabalha" ou en d’autres termes, Lisbonne s’amuse pendant que Porto travaille.
Lisbonne ne serait donc que lumière et fête et Porto reléguée au rôle de besogneuse ville industrielle de province ? Depuis quelques années, la réalité fait mentir l’adage tant la Capital do Norte vit son aggiornamento bienvenu de dolce vita. Suivez-nous donc dans ses rues pittoresques !
N’y allons pas par quatre chemins et commençons sans plus tarder par le monument liquide, intangiblement vendangé et travaillé au fil des ans, qui vaut la reconnaissance de son nom à la ville. Le vin de Porto - qui peut être rouge ou blanc - est une des merveilles locales et impossible de transiter par la ville sans se familiariser davantage avec ses arômes. Pour ça, rien de tel qu’une visite des caves, situées de l’autre côté du fleuve qui sépare Porto de sa voisine Vila Nova de Gaia, véritable chai à taille urbaine. Visites et dégustation y sont possibles dans les nombreux antres du doux breuvage, dont le taux se situe tout de même entre 18 et 23°. A prévoir donc avant le déjeuner (et la sieste) ou en fin de journée !
Voilà pour l’incontournable, ou du moins, le plus attendu. En réalité, pour comprendre la ville, vous commencerez volontiers par prendre la direction du quartier de la Ribeira, là où Porto établit ses premières fondations. A flanc de falaise, c’est un enchevêtrement plus ou moins bien organisé de ruelles et de passages longées par des bâtisses sur lesquelles se réverbère la lumière portuane. On s’y perd et c’est, comme toujours, la meilleure façon de faire connaissance avec une cité jusqu’alors inconnue de nos cinq sens.
Non loin de là, vous ne pourrez pas manquer de contempler un bijou d’architecture métallique : le pont Dom-Luis que l’on doit à l’ingénieur Théophile Seyrig, padawan de Gustave Eiffel, excusez du peu. Inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, il est aussi ferroviaire que piéton et routier.
Le ferroviaire, justement. De toutes les grandes villes d’Europe, Porto est celle qui compte l’une des plus belles gares, dont nous avons eu l’occasion de vous parler dans un précédent article de Midnight Weekly consacré au langage des gares. C’est sa salle des pas perdus, que vous franchirez à votre arrivée ou avant votre embarquement, qui vous émerveillera : la gare de São Bento est en effet habillée en son for intérieur d’une myriade d’azulejos aux tonalités chatoyantes, qui ensemble mettent en lumière des fresques sur l’histoire du pays.
C’est d’ailleurs peut-être pour quitter la ville, le temps d’une excursion, que vous vous y rendrez (à moins d’emprunter le bateau, une option qui coule autrement de source). Les alentours de Porto sont infiniment préservés : comme dans la Galice espagnole voisine, la nature terrestre luxuriante y embrasse le bleu infini de l’Océan Atlantique. La haute vallée du Douro vaut le détour, parcourue par des hectares de vigne, tout autant que les rives maritimes où vous pourrez envisager de longues promenades iodées, comme à la Praia da Luz.
L’âme portuane se comprend et s’hume aussi au gré de ses étals : le Mercado do Bolhão en est un concentré comme nul autre. Commerçants et producteurs y vendent la fine fleur des saveurs locales : fromages, charcuteries, fruits et légumes, poissons, fruits de mer... Allez-y sans liste aucune et vous ne pourrez en revenir ni les bras ballants ni l’estomac vide puisque de petits espaces y sont aussi installés pour manger sur le pouce ou s’attabler, selon votre faim du moment.
Quelques recommandations supplémentaires en matière de saveurs ! Les becs les plus healthy pourront commencer leur journée chez Manna Porto où l’on sert l’un des meilleurs petits déjeuners en ville. Au cours de votre séjour, ne manquez pas de découvrir la spécialité locale, la francesinha (la petite Française), sorte de croque-madame se prélassant dans une sauce compacte, comme d’entrer dans la première churrasqueira, restaurant de grillades typiques, que vous croiserez.
La bistronomie locale n’est pas en reste à Porto avec notamment l’Epoca Café, une des adresses où le beau et le bon se rencontrent sous l’émerveillement conjugué de vos yeux et de vos papilles. Pour une expérience gastronomique inoubliable, rendez-vous en revanche chez Euskalduna où le chef Vasco Coelho Santos vous ravira de l’entrée au dessert.
A l’approche de la fin de la journée, vous pourrez opter pour autre chose que du porto au bar à vins répondant au doux nom de Mariage à trois (en français dans le texte, on vous laisse demander des explications au patron) où la découverte des vins portugais vous délectera. Et à l’heure de vous enjailler, il vous suffira d’aller de bar en bar, entre la rua Conde da Vizela et la travessa de Cedofeita, où Porto a bel et bien opéré sa movida !