Cette semaine, retour en Espagne. Après la découverte de San Sebastián, Valencia ou encore Bilbao, on fait cette fois un arrêt par Cadix.Plus connue pour sa “Belle” que pour sa beauté, cette petite ville péninsulaire se révèle pourtant être une destination de choix pour qui veut respirer l’air de l’océan Atlantique et profiter du calme d’une ville pleine de richesses insoupçonnées.
Culture espagnole oblige, on commence notre visite par un arrêt au grand marché de Cadix. Comme ses homologues des grandes villes du pays, on y retrouve toute l’ambiance de l’Espagne : l’odeur des épices, les charcuteries provocantes, les fromages aux couleurs séduisantes, les fruits brillants et la gouaille amicale des commerçants. C’est aussi le lieu idéal pour commencer votre journée avec un petit-déjeuner comme ils se prennent ici, un café et un bocadillo, un petit sandwich directement composé avec les produits des stands.
On profite ensuite d’être dans le coin pour s’adonner à une visite de la vieille ville et de ses 3000 ans d’histoire. Mais plutôt qu’une visite guidée, nous vous proposons de vous y perdre. Ce n’est que comme ça que ses ruelles vous révéleront leur vraie beauté : de petits passages étroits, des murs couverts d’azulejos aux motifs géométriques d’inspiration islamique, des patios ombragés où on aimerait se réfugier avec une carafe de sangria fraîche.
On quitte maintenant les traces du passé pour se plonger dans la modernité artistique que recèle la ville. Car son passé glorieux n’empêche pas Cadix de se tourner vers le futur. Pour en prendre toute la mesure, on fait donc quelques pas jusqu’à l’ECCO, l’Espacio de Cultura Contemporánea de Cádiz. Véritable oasis de culture, ce lieu d’une grande beauté n’a pourtant rien de reposant. Il propose en effet des collections permanentes et temporaires ambitieuses. Les différentes cultures qui ont influencé la cité s’y croisent pour provoquer, interroger et secouer l’âme du visiteur.
Il est désormais temps de se restaurer. Et pour ça, c’est à la Tapería de Columela qu’on s’arrête. Modeste par la taille, ce petit restaurant couru par les locaux est pourtant immense par sa façon de travailler le thon. Péché tous les matins au cours du détroit de Gibraltar, ce poisson y est décliné de très nombreuses façons avec un soin qui frise l’obsession. En tartare, en lasagnes ou encore à la poêle, il est préparé selon des méthodes traditionnelles mais savamment revisitées. Petit bonus, la carte des vins recèle de très jolies surprises.
Puisque l’ambiance est à l’océan, on s’éloigne ensuite un peu de la ville pour rejoindre la plage de Bolonia et ses piscines naturelles. Peu fréquentées par les touristes, ces incroyables formations rocheuses prennent la forme d’une série de petits bassins aux eaux chaudes et turquoises débordantdans l’Atlantique. On s’y pose et on s’y baigne avec plaisir en laissant letumulte de l’eau détendre nos muscles et nos esprits avant la suite de la journée.
Cette suite n’a d’ailleurs rien d’anodin puisqu’elle se passe à la Fundación NMAC. Loin d’être un musée, cet espace d’exposition à ciel ouvert unique en Espagne se définit comme un lieu d’interaction entre l’art, la culture et le contexte social et environnemental.Sculptures, installations titanesques, évènements en tous genres, c’est un véritable chaudron de créativité où se rencontrent toutes les influences afin d’inventer de nouvelles façons de penser l’art dans l’espace public. Un moment unique, y compris pour les plus jeunes.
Comme le veut la tradition, on finit cette journée par une table de choix : Aponiente. Situé sur le port deSanta Maria, de l’autre côté de la baie, ce restaurant exceptionnel vaut le détour, dans les deux sens du terme. Ouvert et dirigé par le chef Ángel León depuis2007, Aponiente propose une cuisine littéralement exceptionnelle dont les fruits de mer sont l’alpha et l'oméga. Et pour cause, Ángel León, doublement étoilé au Michelin et élu meilleur chef d’Espagne par l’Académie Royale de Gastronomie, les travaille comme personne, avec des techniques et des ingrédients originaux et innovants. Un passage obligatoire pour les passionnés d’iode et de belle cuisine.