Cyril Aouizerate compte parmi les quatre (fantastiques) advisors dont le rôle est d’accompagner nos cofondateurs, Adrien Aumont et Romain Payet, dans les choix stratégiques qui vous permettront de monter à bord de nos trains, à compter de 2024.
Disons-le d’emblée : il faudrait sans doute plus qu’une édition de Midnight Weekly pour vous narrer avec justesse et précision, le parcours de Cyril Aouizerate, tant il est aussi atypique qu’intense.
Fils d’un ouvrier typographe syndicaliste et d’une mère sténodactylographe, c’est dans la cité d’Ancely, dans la banlieue toulousaine, qu’il se construit. Après des études de droit public et de philosophie à Toulouse et à Jérusalem, il publie plusieurs ouvrages qui ont pour toile de fond les atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Méthodiquement, il y interroge et confronte le pire dont l’Homme a été capable, au cours du siècle passé : déshumaniser et exterminer son prochain. A travers ce qu’il questionne, Cyril Aouizerate a déjà à cœur de mettre son travail au service d’une action plus grande que lui.
A la fin des années 1990, sa vie va prendre un autre virage, lorsqu’il rejoint Alain Taravella au sein du groupe Altarea Cogedim : c’est à ses côtés qu’il va s’initier au montage de projets urbains. Son apprentissage va très vite devenir concret puisque c’est à cette époque qu’il compte parmi les réalisateurs de Bercy Village, un nouveau pan de quartier de Paris qui allait préfigurer le renouveau du 12e arrondissement de la Ville-Lumière.
Cette expérience fondatrice de bâtisseur l’incite à aller plus loin et en 2001, il signe son premier univers hôtelier avec Serge Trigano et Philippe Starck, avant de créer en 2008, l’adresse parisienne de Mama Shelter, un concept qu’il exportera ensuite avec autant de succès à Marseille, Lyon, Bordeaux et Los Angeles. Devenu artisan hôtelier, Cyril Aouizerate n’a pour autant pas envie d’en rester là et quelques années plus tard, le voilà qui surprend à nouveau son monde.
New York, décembre 2009. C’est l’ouverture de Maïmonide of Brooklyn (MOB), dans le quartier éponyme de la Grosse Pomme, qui va participer à la nouvelle donne que ce quartier a connu depuis le début du siècle. En créant MOB, Cyril Aouizerate est à l’origine d’un lieu pionnier dont la démarche hybride assumée va ensuite faire école au-delà des Etats-Unis. MOB, c’est à la fois un restaurant vegan aux prix accessibles, un espace culturel militant et une coopérative où acheter ses produits bio en circuit-court. Si aujourd’hui, ce concept est devenu lambda, à l’époque, il détonne tant il est précurseur.
A travers MOB, Cyril Aouizerate réussit enfin à concilier ses engagements et passions : l’entrepreneuriat, l’écologie sociale, une forme d’engagement politique et l’envie de mettre en mouvement sa vision d’une société humaine plus apaisée. C’est dans cette dynamique qu’il crée le premier MOB Hôtel, à Saint-Ouen. Une fois n’est pas coutume, le succès est au rendez-vous et d’autres projets de réalisation sont à présent en cours à Washington, Los Angeles, Bordeaux et Florence. Dans le même temps, le système d’aiguillage toujours inattendu de la vie de Cyril Aouizerate, ne va pas tarder à lui faire croiser la route de Midnight Trains.
Quand Adrien Aumont et Romain Payet décident de réenchanter les trains de nuit, ils veulent avant tout proposer aux voyageurs de vivre une expérience inédite à bord de leurs hôtels sur rails. Et qui mieux qu’un artisan hôtelier hors-pair comme Cyril Aouizerate pour les y aider ? Ce dernier connaît Adrien de longue date avec qui ils ont fait connaissance dans le cadre des activités de KissKissBankBank et de MOB Hôtels, et comme beaucoup, il a la conviction que le train de nuit apporte une solution concrète face au dérèglement climatique.
A ses yeux, cela ne fait pas de doute : l’Homme en est arrivé à une consommation vulgaire du voyage, dont l’absence de limites a pour pendant des conséquences dramatiques eu égard au bilan carbone démesuré qu’elle suppose. Le retour en grâce des trains de nuit propose au contraire, une approche raisonnable de la découverte des villes européennes, et dans la démarche de Midnight Trains, il est attaché à ce que le voyage commence dans la ville où le voyageur habite, dès lors qu’il monte à bord du train.
Avant même d’arriver à bonne gare, les hôtels sur rails constitue une sorte d’étape temporelle et de mise en bouche : en ne cherchant pas à aller le plus vite possible, le midnighter a la possibilité de retrouver cette idée du voyage qui se mûrit et se mérite, autrement plus en phase avec une démarche environnementale indispensable.
A son sens, à bord d’un train de nuit, il y a quelque chose qui relève du théâtre. D’abord, avec cette possibilité de regarder un paysage défiler devant soi, allongé dans un lit. Ensuite, avec ces rencontres au gré des couloirs ou du wagon-bar, qui peuvent vous lancer dans de grandes conversations affranchies du temps qui passe. On y redécouvre aussi l’enfant qui est en nous : celui qui dans son cas vivait comme une fête la montée des marches avec ses parents pour embarquer dans un train qui, au petit matin, les avait emmenés en Espagne.
C’est d’ailleurs dans ce pays qu’il rêve que Midnight Trains l’emmène un jour, plus précisément à Séville, cette ville qui incarne pour lui, l’intelligence humaine et aussi, une forme de poésie teintée de mythologie, que la ville conserve malgré le tourisme de masse. Oui, Cyril Aouizerate aime à croire que Midnight Trains lui permettra bientôt de se réveiller dans la cité andalouse : vous pourrez alors croiser ce poète entrepreneur, au petit matin, installé sur son banc favori des jardins de l’Alcazar.