L’or noir n’a jamais aussi bien porté son nom. Surtout si vous n'êtes pas un émir du pétrole et que vous aviez prévu de partir en vacances cet été… Et pour cause, depuis plusieurs mois, le prix du pétrole flambe sous les effets conjugués de la reprise économique, des tensions géopolitiques croissantes et de la politique des pays membres de l’Opep+, l’organisation qui regroupe les grands exportateurs de pétrole. Probablement un peu taquins sur les bords et peut-être un peu cyniques au milieu, ces derniers refusent tout simplement d’augmenter la quantité de barils de brut disponibles sur le marché.
Après s’être effondré à 18,5 dollars en avril 2020 avec le début de la pandémie de Covid-19, le prix du baril n’a quasiment pas cessé d’augmenter depuis pour se stabiliser à environ 110 dollars aujourd’hui. Sans surprise, cela a eu un impact très brutal sur les prix du kérosène. Or, mauvaise nouvelle, le prix du carburant représente entre 25 % à 35 % du coût des vols moyen-courriers et entre 35 % à 45 % des long-courriers. Ce qui fait donc forcément exploser les prix…
Selon la DGAC, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), c’est d’ailleurs déjà le cas. En février 2022, les tarifs pour quitter la France par les airs étaient déjà supérieurs de 7% à ceux du mois de février 2021. Pire encore, ce chiffre atteint 8,7% pour les vols en direction des territoires d’Outremer. Bref, si vous aviez prévu une rando sur les sommets réunionnais ou une beach party sur les plages guadeloupéennes, il va falloir commencer à épargner tout de suite. D’autant plus que les experts estiment que cette hausse pourrait atteindre 15 ou 20% dans les mois qui viennent.
Ces pourcentages ne vous parlent pas trop ? On peut vous comprendre et on va donc parler en espèces sonnantes et trébuchantes. Depuis le 17 mars 2022, tous les vols d’Air France ont subi une hausse forfaitaire destinée à absorber la hausse des prix du kérosène : 40 euros pour les billets en classe « éco », 50 euros pour les « premium éco » et 100 euros pour les classes affaires. Et là encore, on parle de l’impact d’une augmentation de seulement 7%. On vous laisse donc faire le calcul si celle-ci double ou triple.
En fait, seuls les vols domestiques ont vu leurs coûts réduits, avec une baisse de 1,9% entre les mois de février 2021 et 2022. Ce qui veut dire que cela vous coûtera moins cher d’aller à Marseille, Toulouse, Paris ou Brest (et d’éclater votre bilan carbone) que l’année dernière. Mais bon, vous connaissez nos convictions sur le sujet.
Face à ce constat, la tentation est grande de remplir une glacière et une valise pour sauter dans votre voiture. Seul problème, l’impact de la flambée du pétrole est aussi douloureux à la pompe que sur les sites des compagnies aériennes. En un an, les prix du litre de gazole et sans plomb 98 ont respectivement augmenté de 30,7% et 15,2%, soit 42,7 et 24,3 centimes d’euros. Là encore, on vous laisse multiplier par la contenance de votre réservoir. Attention, ça pique un peu les yeux.
Vous l’aurez compris, si vous êtes team avion ou team voiture, il va falloir repenser votre budget vacances. Évidemment, il existe une autre option : partir en vacances en train, voire prévoir un séjour centré sur l’utilisation de ce moyen de transport que nous chérissons tant chez Midnight Trains. On ne le vous dira jamais assez mais, en plus de ne pas être soumis aux variations du prix du pétrole, il offre une façon de voyager unique en son genre. Il offre la possibilité de vous endormir dans une capitale et de vous réveiller dans une autre, ou encore de découvrir des paysages autrement plus impressionnants qu’une mer de nuage ou une barrière de sécurité d’autoroute. Et puis, sur le rail, il n’y a jamais d’embouteillages. Il est donc largement temps de troquer la route du soleil contre le train des vacances.