Et voilà, nous arrivons déjà à la fin de notre quatrième saison de Joli Futur ! Une saison qui, bien qu’elle soit dédiée à la voiture autonome, a été faite à la main, à l’humain même. Enfin, si on exclut les ordinateurs sur lesquels nous tapons nos articles, les smartphones avec lesquels nous appelons les experts, les emails que nous échangeons pour construire cette newsletter, la Texas Instrument datant du lycée avec laquelle nous faisons nos petits calculs de démonstration, l’intelligence artificielle qui produit nos images et pas mal d’autres choses encore. Mais trêve de forfanterie technophile, comme à chaque fin de saison, il est temps pour nous de faire un peu de prospective quant à l’avenir des véhicules autonomes.
Donc, petit topo. D’abord, les experts s’y accordent, il n’y aura pas de voitures fonctionnant en totale autonomie dans tous les contextes et sans la moindre intervention humaine (niveau 5 de l’autonomie). Nous n’avons ni la technologie (et nous ne l’aurons pas avant longtemps), ni la volonté politique. Allez, ça, c’est fait, direct à la décharge des projets de mobilité un peu claqués.
Pour les véhicules de niveau 4 — ceux qui gèrent l’ensemble de la conduite dans certaines conditions de circulation prédéfinies et partiellement assistées de l’extérieur — les choses sont un peu différentes. Tout d’abord, il faut rappeler que certains pays, à commencer par la France, ont clairement fait savoir qu’ils n’y aurait pas de déploiement à grande échelle de voitures autonomes de ce type. Trop cher, trop lourd et trop sale à déployer au niveau d’un réseau routier national. A l’inverse, comme le rapporte l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, la Corée du Sud a annoncé en janvier 2023 qu’elle souhaite “mettre en place des normes de sécurité et un système d'assurance d'ici l'année prochaine (2024 donc, ndlr) en vue de lancer une voiture autonome de niveau 4 dans le pays”.
Cependant, même dans l’hexagone, il existe un contexte dans lequel les véhicules de niveau 4 pourraient être déployés à grande échelle. “On peut en effet envisager la mise en circulation de tels véhicules automatisés à horizon 2027-2028 mais sur des sites complètement fermés comme des aéroports ou des parcs industriels. Il s’agirait donc de terrains dont l’environnement est parfaitement contrôlé, sans interactions ni interférences avec d’autres utilisateurs de la route que ceux gérés par les gestionnaires des lieux”, explique Manon Eskenazi, chargée de recherche post-doctorante au Laboratoire Ville-Mobilité-Transport (LVMT), une unité mixte de recherche entre l’École des Ponts ParisTech et l’Université Gustave Eiffel. Vous l’aurez compris, votre meilleure chance d’emprunter ce genre de chariot autonome consistera donc à vous rendre de votre terminal d’aéroport à votre avion (on espère que ça ne sera pas pour faire un trajet faisable en train).
Enfin, nous l’avons déjà évoqué dans les épisodes précédents, seul un modèle de Mercedes-Benz de niveau 3 a reçu la certification américaine lui permettant de rouler seule, à une vitesse maximale de 40 mph, soit un peu plus de 60 kilomètres/heures, et dans certaines conditions particulières. Quant aux bagnoles de niveaux 1 et 2, qui correspondent à des échelles d’assistance à la conduite, elles sont déjà un peu partout autour de nous. Bref, ça nous fait pas mal d’échéances à explorer.
Lorsque les voitures autonomes de niveau 5 seront déployées (jamais, donc) :
Lorsque les voitures autonomes de niveau 4 seront déployées sur des sites fermés en 2027-2028 :
Lorsque la Corée du Sud lancera sa voiture de niveau 4 en 2024 :
Lorsque les voitures autonomes de niveau 1, 2 et 3 seront autorisées (maintenant, donc) :